Le mal de dos est sans doute la chose au monde la mieux partagée. Une récente étude scandinave a montré qu’à peine 20% de la population pouvait passer une année entière sans le moindre épisode douloureux. Le risque de développer une cervicalgie est 3 à 4 fois supérieur si l’on travaille quotidiennement dans un bureau. Une mauvaise tenue de la nuque, une position assise prolongée, la répétitivité des tâches à accomplir, ou encore la fatigue mentale sont autant de facteurs favorisant l’apparition d’une crise.
Mais les maux de dos, qui sont constituent également la cause principale d’absentéisme et de baisse de performance dans les entreprises, sont loin d’être une fatalité : il existe aujourd’hui un certain nombre d’approches permettant non seulement de traiter, mais aussi de prévenir l’apparition de ces douleurs.
Un certain nombre de mesures simples permet de diminuer le risque de développer des maux de dos :
– En cas de douleur aiguë, il est préférable d’observer un ou deux jours de repos complet. Après 48 heures, il est conseillé de reprendre progressivement ses activités – non sportives – du quotidien, comme marcher, travailler ou encore faire ses courses.
– Des sports visant à la fois à assouplir et renforcer les muscles du dos et les abdominaux, tels que le pilates, la natation ou encore le yoga, s’avèrent particulièrement efficaces pour espacer les crises ou éviter une rechute.
– Gérer le stress, dormir suffisamment, adopter une bonne posture au bureau tout en évitant de rester dans la même position trop longtemps sont autant de conseils généraux destinés à éviter des douleurs chroniques.
Traiter le mal de dos grâce à l’ostéopathie
En tant qu’ostéopathe, j’ai traité de nombreux patients dans plusieurs pays différents, j’ai pu me rendre compte du caractère universel des maux de dos. Sportifs ou sédentaires, adultes ou enfants, nous avons tous fait l’expérience d’un lumbago, d’un torticolis ou d’une sciatique.
L’ostéopathie est une approche diagnostique et thérapeutique, qui agit sur les restrictions de mobilité des différentes structures anatomiques (articulations, ligaments, muscles, fascias…) pouvant limiter le corps dans ses fonctions normales. Elle regroupe un ensemble varié et adapté de techniques manuelles.
- Prise en charge personnalisée par un osteopathe: Cette approche thérapeutique ne se résume pas à la manipulation vertébrale (faire « craquer » l’articulation dysfonctionnelle). L’éventail des techniques utilisées est large, et est systématiquement adapté au patient et à sa symptomatologie.
- Bénéfices à long terme : L’ostéopathe cherche à définir et à traiter l’origine des symptômes, qui peut parfois se trouver à distance de la plainte exprimée par le patient. En ce sens, il veillera au bon fonctionnement du corps dans sa globalité. Il est donc apte à prendre en charge des lésions plus anciennes, mal soignées.
- Adaptée à toute la famille : l’ostéopathie s’adresse à tous : adultes, sportifs, nourrissons, femmes enceintes, ou encore seniors. Tout le monde peut avoir recours sans risque à l’ostéopathie.
- Durée du traitement : dans le cas de crises aigues type lumbago (ou tour de rein), torticolis ou encore sciatique, le traitement est généralement court, de l’ordre de trois séances en moyenne. Pour un problème chronique (douleurs depuis plus de trois mois), le traitement est souvent plus long, le but étant d’espacer progressivement les épisodes douloureux, et donc les rendez-vous.
Notez qu’il est également possible de consulter un ostéopathe de façon préventive (évènement sportif ou long séjour à venir).
La lombo-sciatalgie ou “mal de dos” classique
Comment se fait le diagnostic par un ostéopathe?
Principalement via l’examen clinique et l’histoire de la douleur.
Parfois, des examens complémentaires sont demandés (radio, IRM). C’est le cas par exemple lorsqu’un nerf est irrité. Cependant, ils ne sont pas systématiques. En effet, la plupart des anomalies visibles à l’examen sont asymptomatiques. Ce sont les symptomes et plaintes du patient qui guident le praticien, et l’imagerie n’est pas effectuée dans le but de découvrir quelque chose, mais afin de confimer un diagnostic.
A quoi est due la douleur ?
Plusieurs structures anatomiques peuvent être à l’origine des plaintes. Parmi les plus fréquentes : le disque inter-vertébral (déshydratation, hernie), les articulaires postérieures (lieu d’imbrication des vertèbres les unes aux autres), la capsule articulaire contenant un liquide : la synovie (entoure et protège l’articulation, peut s’inflammer).
Quels sont les causes de douleur les plus communes ?
La douleur discale non protrusive ou stade pré-herniaire
– Augmentée par les mouvements de flexion/extension du tronc, la position assise prolongée, le port de charges
– Atténuée par les positions debout ou allongée
– Peut irradier vers la hanche ou l’intérieur de la cuisse
– D’apparition progressive, a une certaine tendance à devenir chronique
– Souvent bilatérale
La douleur discale protrusive ou hernie
– Mêmes symptômes, avec en plus des signes d’irritation d’un nerf (douleur exacerbée par la toux ou l’élévation de la jambe, diminution des réflexes rotulien et/ou achiléen, troubles sensitifs et moteurs – sensations de brûlure/électricité/fourmillement, douleur à la pression directe du nerf siatique).
– Souvent unilatérale
La douleur liée aux articulaires postérieures
– Augmente en extension / lors du retour en position neutre, lors des positions debout ou allongée prolongées
– Diminue lors de la flexion ou de la position assisse
– Palpation douloureuse de la zone atour de la colonne
– Souvent unilatérale
La sciatique : deux types existent
– Sciatique “vraie” : avec irritation avérée de la racine nerveuse. Causes possibles :
– Hernie discale
– Si le disque est intact : kyste, arthrose, inflammation, fracture
– Rétrécissement du canal lombaire
– “Pseudo-sciatique” ou sciatalgie. Sans irritation du nerf. Causes possibles :
– Arthrose des articulaires postérieures
– Atteinte des sacro-iliaques
– Tension excessive du muscle piriforme
Une étude récente a comparé la prise en charges de patients lombalgiques par trois approches différentes : exercices en groupe, kinésithérapie et ostéopathie. A six semaines, la réduction de la douleur est comparable dans les trois groupes. Le traitement dépend donc de la motivation du patient, et de ses préférences.
Quid des anti-inflammatoires et du repos ?
Comme nous l’avons vu, certaines structures peuvent être inflammées et provoquer la douleur. Toutefois, cela ne représente pas la majorité des cas. Pour ce qui est du repos, signalons qu’un dos doit rester actif le plus souvent possible. Il est donc possible d’observer un repos initail strict d’un ou deux jours, surtout en cas de douleur très vive, mais il est conseillé de reprendre une activité normale après ce délai.
Quel traitement pour une sciatique ?
A un an, on n’observe pas de différence significative au niveau de l’amélioration des symptômes entre un groupe de patients traité par thérapie manuelle et un autre groupe traité par chirurgie.
60% des patients dont le traitement initial (repos, médicaments) a échoué ont bénéficié d’amélioration par thérapie manuelle.
Les 40% chez qui cette approche n’a pas fonctionnée ont pu obtenir d’excellents résultats via la chirurgie
Entorses et élongations
Que faire dès l’apparition des symptômes
L’élongation d’un muscle ou l’entorse d’un ligament se traduisent généralement par trois signes principaux : douleur, gonflement et rougeur/chaleur.
Le protocole à adopter dès la reconnaissance de ces signes porte l’acronyme RICE :
Rest / Repos : tout de suite après la blessure, il faut essayer de maintenir l’alignement anatomique normal de la structure atteinte, en attendant un diagnostic plus précis. Deux précisions à ce repos : il doit tout d’abord être relatif, afin d’éviter la perte de force et de masse musculaire. Ensuite, il est bon d’appliquer le concept d’exercice sous le seuil de la douleur afin de limiter l’oedème, stimuler la circulation sanguine locale, et prévenir le développement d’un tissu cicatriciel dysfonctionnel.
Ice / glace : utile afin de réduire l’inflammation, la douleur ou encore le spasme musculaire. Il est recommandé de répéter les applications quatre à huit fois par jour, une dizaine de minutes à chaque fois, la glace étant emballée dans un linge de bain.
Compression : technique censée faciliter le drainage veineux et lymphatique. Les études ont toutefois souligné que de nombreuses personnes décrivent une augmentation des douleurs liée à la compression.
Elevation : pour réduire la pression capillaire et tissulaire, et favoriser l’élimination des produits de l’inflammation.
Par ailleurs, il y a des choses à éviter, symbolisées par l’acronyme “do not HARM” :
Heat – Alcohol / Chaleur et alcool : favorisent la dilatation des vaisseaux sanguins, et donc la demande en oxygène des tissus
Long Rest – Repos prolongé : le repos strict n’est acceptable que durant les deux premiers jours suivant la blessure
Massage : à proscrire car stimule la circulation sanguine et donc le développement de l’oedème
Quand appliquer du chaud ou du froid :
– Le froid : souvent dans les premiers jours, lorsque la perte de mobilité est due à la douleur et au gonflement.
– Le chaud : après un certain temps, lorsque la restriction tissulaire est due à une cicatrice ou à des structures anatomiques raccourcies, la chaleur augmente alors le potentiel d’étirement de ces structures.
Quid des anti-inflammatoires :
Il n’existe pas de consensus à l’heure actuelle sur leur efficacité dans les entorses et élongations.